Sélection de familles F3 et S2 de sorgho sucré pour la création de nouvelles variétés

Résumé

Dans l’optique d’améliorer les performances agronomiques du sorgho sucré (Sorghum bicolor, L.), une étude a été réalisée dans la localité de Prince à Cabaret et dans la localité des Matheux à l’Arcahaie. L’objectif de cette étude était de sélectionner les meilleures familles de sorgho sucré qui donneront un rendement grain supérieur à 4 tonnes par hectare tout en ayant un brix supérieur ou égal à 16 % à la maturité des grains. Cette expérience a été menée sur 125 familles F3 (issues d’un programme de sélection généalogique du Chibas) et 150 familles S2 (issues d’un programme de sélection récurrente sur une population ségrégeant pour le gène de stérilité mâle ms3). La variété Papèsèk a été utilisée comme témoin car elle est la seule variété à avoir un rendement grain stable et élevé (plus de 4 tonnes par hectare).
Ces plantes ont été réparties de manière aléatoire dans un dispositif complètement randomisé avec 3 blocs sur deux localités. Cinq familles F3 et dix-huit familles S2 ont répondu aux critères de sélection et ont été sélectionnées pour la création de nouvelles variétés. Le choix de ces familles a porté sur la précocité, la hauteur, et plus spécifiquement sur le rendement grain et le brix à maturité. Ces familles ont été testées en comparaison à la variété Papèsèk et avec un autre groupe de familles choisies de manière aléatoire dans le but de tester l’efficacité de la sélection.
Les résultats des analyses pour le rendement grain nous ont montré que les familles F3 et S2 sélectionnées pour la création de nouvelles variétés peuvent donner un rendement grain comparable à celui de la variété Papèsèk. De même pour le brix à maturité toutes les familles, qu’elles soient sélectionnées ou choisies de manière aléatoire, ont un brix supérieur à 16, donc dépassant celui de la variété Papèsèk. Le brix des variétés sélectionnées, F3 ou S2 est stable, contrairement au brix de Papèsèk qui augmente entre la maturité et le 14e jour après maturité. Les résultats du test de régression ont montré qu’il existe une relation négative entre le rendement grain et le brix des familles F3 et S2, néanmoins cette relation est plus prononcée chez les F3 que chez les S2.
Du fait que nous avons pu sélectionner des familles avec un rendement grain supérieur ou égal à celui de la variété Papèsèk et un brix supérieur à 16 à la maturité des grains, nous pouvons dire qu’il est possible de créer des variétés sucrées et juteuses dès la maturité avec un haut rendement grain.