Migration et maladies contagieuses et infectieuses dans le monde urbain haïtien

Résumé

Cette étude examine l’impact de la migration sur la propagation des maladies contagieuses et infectieuses dans les zones urbaines haïtiennes. L’urbanisation rapide et l’exode rural vers les grandes villes favorisent des conditions de vie précaires propices à la transmission de maladies telles que le VIH/SIDA, la tuberculose et le paludisme.

Une analyse des données issues du recensement général de la population de 2003 ainsi que des statistiques du Ministère de la Santé Publique et de l’OMS/OPS a été réalisée. L’étude repose sur une approche comparative entre les taux de migration et les indicateurs de morbidité et de mortalité dans différents départements haïtiens.

Les résultats montrent que les départements présentant les flux migratoires les plus élevés vers la zone métropolitaine de Port-au-Prince enregistrent aussi une prévalence accrue des maladies infectieuses. Les conditions environnementales, le surpeuplement et l’absence d’infrastructures sanitaires adéquates aggravent la situation. En particulier, les données révèlent une corrélation entre la migration et la transmission du VIH/SIDA, avec une concentration plus forte des cas dans les zones urbaines densément peuplées.

La migration constitue un vecteur important de propagation des maladies contagieuses en Haïti. Une meilleure prise en compte de ce facteur dans les politiques de santé publique est essentielle pour limiter la transmission des infections. L’étude recommande la mise en place de stratégies de prévention, incluant un meilleur accès aux soins, des campagnes de sensibilisation et le renforcement des infrastructures sanitaires dans les centres urbains à forte concentration migratoire.