Évaluation de la fertilité physico-chimique des sols de la plaine du département de Nord-Est pour l’implantation de la culture de la canne à sucre. Étude de cas : Garde-Saline, Malfety, Phaéton
Mots-clés :
Capacité d’échange cationique (CEC), Macronutriments et micronutriments, Agriculture durable, fertilité physico-chimique des solsRésumé
La croissance de la population se fait à un rythme exponentiel tandis que les ressources naturelles deviennent de plus en plus limitées. D’où la nécessité d’une gestion durable de ces dernières afin de pouvoir satisfaire les besoins de la population actuelle sans pour autant compromettre la génération à venir. Au niveau du département de Nord Est, il y a une vaste plaine qui se trouve en proie à une sous-utilisation et est colonisée par une végétation spontanée constituée d’essences xérophytiques. Un travail visant à disposer de données sur la fertilité physico-chimique de ces sols par rapport aux exigences de la canne à sucre a donc été entrepris en vue d’une meilleure exploitation de ces derniers.
Pour cela, une superficie de 2579. 24 ha, qui se trouve à cheval sur les communes de Fort-liberté et de Terrier-rouge, a été mise à l’étude. Ainsi, 68 sites de prélèvement y ont été placés par quadrillage systématique. Mais, à cause des problèmes d’accessibilité, seulement 38 sites ont été échantillonnés. Dans la majorité des sites, les échantillons ont été prélevés à deux niveaux (0 à 20 cm et 20 à 40 cm), lesquels ont été envoyés au laboratoire pour analyses. À partir des observations de terrain et du prélèvement des échantillons, les sols ont été subdivisés en 2 unités pédologiques : les sols isohumiques et les sols bruns eutrophes. Dans chacune de ces unités a été ouvert un profil cultural.
Le traitement et l’interprétation des résultats ont révélé que ces sols ont une texture à prédominance limono-argilo-sableuse et limono-sableuse, une structure et une profondeur convenables à la canne à sucre. Ils ne présentent pas de risques de salinité avec CE25<2mmhos et ESP<15%. Ils ont une capacité d’échange élevée (CEC = 36 méq/100g en moyenne), une saturation en cations autour de 100%, ce qui traduit leur richesse en cations bien qu’ils ne se trouvent pas dans les proportions adéquates. Ils accusent une teneur considérable en MO dans l’unité I, ce qui est différente pour l’unité II et une bonne minéralisation de la MO avec un rapport C/N au voisinage de 10. En outre, une teneur appréciable en potassium et une carence en azote et en phosphore ont été mesurées. Tenant compte de ces résultats, il est recommandé d’apporter un peu plus de matière organique aux sols bruns eutrophes pour pouvoir améliorer leur activité biologique, de compenser la carence en azote et en phosphore par fertilisation et de mettre en place un système d’irrigation dans la zone afin de satisfaire les exigences hydriques de la canne à sucre toutes les fois que cela se révèle techniquement possible et économiquement viable.